petite marche en forêt (libre à tous)

*Il était temps qu'il s'endorme!!!*

J'attendais dans la forêt depuis maintenant deux heures. J'avais aussi suivi ce gamin depuis la ville. En chemin, j'avais bien failli le perdre. Bien des fois, le petit blond s'était retourné pour voir une ombre disparaître. À chaque fois, il continua son chemin sans rien remarquer.

*Il est naïf. Une proie parfaite...*

Je m'approchai lentement et surtout, silencieusement. Le vent qui grondait depuis deux heures avait fait tombé des branches. On se demande comment le petit avait fait pour s'endormir. Il devait être habitué à dormir dans le bois. Il a peut-être le sommeil léger. Je devrai faire attention. Zigzaguant entre les branches, j'arrivais enfin. Je m'accroupis près des bagages du pauvre voyageur et les ouvris tranquillement.

*Des plantes ? Que vais-je faire avec des plantes? Encore des feuilles de je-ne-sais-quoi! Ah ! Enfin! Des pièces d'or. Pas beaucoup, mais c'était ça. Je me demande si ces plantes se mangent. Ils doivent bien avoir une utilité... Je les emporte...*

Je fourrai le tout dans mes poches, les pièces dans ma bourse, prenant garde à ne pas faire de bruit. Je les remplaçai par des pièces de bronze. La différence ne serait détectable qu'au lever du jour. J'en profitais pour regarder le temps qui devenait gris. Mauvais signe, je devrais partir au plus vite. L'étranger tourna dans son sommeil. Je retins ma respirations et tâchai de rester en équilibre dans ma position mi-debout, mi-accroupi. Le détroussé repris une respiration régulière et je soupirai silencieusement.

*Je devrais sûrement remplacer les plantes. Il va se douter qu'il avait plus de plantes que cela en arrivant...*

J'arrachai une à une les feuilles du buisson d'à côté, et les mis dans son baluchon, à la place des anciennes. Le blond était toujours endormi. Au-dessus du pin, les nuages se faisaient gris. La pluie menaçait. Me menaçait. Je replaçais le baluchon du blond près du dormeur en faisait bien attention de ne pas le réveiller. Puis, ne le lâchant pas des yeux, je reculai tranquillement...

CRAC!

*Une branche !!!*

Je me retournais et marchais le plus rapidement et silencieusement possible. Je sentais des exclamations de réveil derrière mon dos. Ah et puis zut. Je me retournais et demandais :

-Bonjour? Je vous ai réveillé? Pardonnez moi je me cherchais un abri pour éviter l'averse qui se prépare...

Je baissais les yeux, pour regarder mes poches. J'en avais trop pris. Ma soif de biens va-t-elle me coûter cher cette fois-ci? Le petit bonhomme semblait assez gentil, il m'invita à prendre place près de lui. Puis, il me parla de ces plantes. Je faisais ce que je pouvais pour cacher mon air hébété. Comment une si petite tête pouvait savoir tant de choses. Et des noms imprononçables! Hindroglaciairis rotulium ? Et l'herbe que j'avais cueillie, c'était de l'herbe à puces. Peut-être que les chiens attrapaient des puces lorsqu'ils s'approchaient de cette herbe.

*Et avec tout ça, il pleut.*

Effectivement, la pluie commençait à tomber. Je regardais mes vêtements. Des mocassins troués. Un pantalon poussiéreux. Une chemise en loque. Pas question que je mouille les derniers vêtements qu'il me reste. Puis, je relevai la tête pour voir le petit. Il était petit, mince mais semblait en bonne forme. Il semblait avoir très bien dormi sa moitié de nuit de sommeil. Ses cheveux blonds étaient bouclés et semblaient peignés alors que le blond venait de se lever. Je m'attardais sur ces bras. Il n'était pas costaud. Je soupirais.

-Et toi, qu'est-ce que tu as cueilli?

Le petit venait de m'adresser une question à laquelle je n'aurais pas voulu répondre.

*Il n'est pas costaud, mais il n'est pas assez chétif pour que je puise le maîtriser. Je devrai ruser. Ça deviens une habitude...*

Je regardais dans ma poche et en sortit une feuille de je-ne-sais-quoi. je lui expliquais, en regardant attentivement la feuille :

-En fait je ne connais absolument rien en herboristation. J'habite pas loin d'ici dans une chaumière au toit de paille. Mon père est agriculteur et s'occupe de nos deux boeufs, de notre vache et de cinq poules. Il cultive aussi les champs. Il fait principalement pousser du blé, ce qui nous permets d'avoir du pain. C'est moi qui vais moudre le grain au moulin...

Tandis que je parlais, mon esprit réfléchissait à toute allure.

*Je suis le fils d'un agriculteur. Mon frère est mort après avoir mangé une plante. Il avait des picots partout. c'est comme ça que j'ai acquis de l'expérience en herboristie. Non, ça marche pas je m'y connais pas en ça. Je suis allé chercher des plantes pour le soigner. Non, je sais pas si cette plante soigne les gens. Il va peut-être vouloir m.accompagner. Non, je dois trouver autre chose.*

Mon interlocuteur me regardait avec une drôle d'expression. Je me suis rendu compte que j'avais arrêté de parler. Je recommençais précipitamment :

- Désolé, je suis fatigué. Ça fait des heures que je cherche dans cette forêt. J'ai attendu très longtemps, je crois que j'ai besoin de sommeil.

Ça c'était très vrai. Mais pas question que je m'endorme. Je continuais :

-Ma mère est femme au foyer. Elle passe son temps à faire des repas, et aide mon père avec les animaux aussi. C'est elle qui s'occupe des moutons. Elle les tonds et me fais des chandails avec.

*Zut. Mon chandail est pas fait de laine...*

-Mais quand je vais en forêt je mets des vieux chandails. Parfois même des vieilles chemises de mon père.

Mon interlocuteur suivait mon histoire avec peine. C'est parfait ça ne tenait pas debout. La vieille chemise de mon père va parfaitement à ma taille. Pourquoi mon père porte des chemises, il est fermier? Enfin, je continuais. Je devais le mêler encore plus.

-Elle soigne aussi les maux de mon frère et ma sœur. Pour ça, elle a besoin d'herbes dans la forêt. Depuis mon tout jeune âge, elle m'envoie chercher des herbes dans la forêt. Mais elle ne me dit jamais à quoi ça sert. Elle me dit simplement : "Va chercher les petites feuilles vertes qui pousse dans les arbustes aux branches rouges." et là je me débrouille. Ça fait longtemps que je le fais alors je suis habitué. Elle ne m'a jamais dit à quoi ça servait. Moi je cherche, je trouve et c'est tout. Mais j'aimerais bien savoir à quoi ça sert. Tu le sais toi? Comment ça s'appelle?

Il me répondit tout de suite :

- C'est de l'hydrophylis endrophobe. C'est une plante qui vis dans les marais. Il faut les cueillir avant l'hiver sinon elles perdent toutes leurs propriétés. C'est une excellente source de vitamine et ça sert à empêcher de vomir. Peut-être ta mère a des problèmes intestinaux. Tu as peut-être aussi trouver du goethis. C'est pour cacher le goût de l'hydrophilis.

Je sortis de ma poche un autre type de feuilles. Je lui demandai :

-C'est cela?

-Non, ça c'est du gérominium strangulus. Ça sert à dilater l'estomac pour permettre de manger plus. Les hommes du désert utilisent souvent cette plante pour manger beaucoup quand ils en ont l'occasion car ils savent bien qu'ils ne mangeront pas avant longtemps. C'est bizarre, je suis convaincu en avoir cueilli ce matin.

Le petit commença à fouiller dans sa besace. Je l'interrompis en lui tapant sur l'épaule. Il me regarda avec exaspération. Le problème c'est que je n'avais rien à dire. Maudite pluie cesseras-tu donc un jour? Je bafouillais :

-Ma soeur a appris à guérir les gens avec des herbes. Elle dit qu'il faut les cueillir à des moments précis de l'année et même de la journée. Ma soeur m,a toujours aimé comme un petit frère même si j'étais plus âgé qu'elle.

Et il me répondit tout en continuant à chercher dans ses affaires :

-C'est vrai. Par exemple, le gui cueilli en fin de soirée n'est plus bon qu'à manger.

Une courte réponse. Trop courte. Il allait bientôt découvrir qu'il lui manquait plusieurs plantes. J'ai encore deux options : m'enfuir pendant qu'il est encore temps, ou tenter de faire dévier la conversation. Du dessous du pin, je pouvais voir la pluie qui tombait à un rythme régulier. Les pins proches étaient mouillés mais le sol dessous était sec. Les animaux avaient déserté la place. Devant nous, il y avait un petit ruisseau que je pourrais facilement enjamber.

Si je voulais le semer, j'allais devoir prendre un chemin rempli d'obstacle car il a une besace et une couverture à transporter tandis que je suis libre de mes mouvements. À notre gauche, un petit sentier allait vers la capitale. C'est par là que nous sommes arrivés. À notre droite, les branches d'un arbre mort m'empêcherait de fuir. Je n'ai qu'une seule porte de sortie : par en avant.

Mon interlocuteur releva les yeux de sa besace. Méfiant, je pliai le coude et les genoux, prêt à bondir. Je relevai aussi les yeux. Dans l'ombre de la nuit, ils brillaient d'une lueur méchante...

[HRP] Premier post de 1000 mots, mouhahaha ;-) J'ai essayé de respecter le caractère de ton personnage tout au long de mon post, si c'est incorrect, dis-le moi. [/HRP]

Dans sa tête, Aisu était méfiant.
*Selon le garde de la ville, il n'y a que de la forêt à des jours de marche à la ronde! Ses vêtements sont trop peu couverts de brindilles pour qu'il soit dans les bois depuis plusieurs jours, et comment aurait-il pu dormir en pleine nature sans couverture*
-Ma sœur a appris à guérir les gens avec des herbes. Elle dit qu'il faut les cueillir à des moments précis de l'année et même de la journée. Ma sœur m’a toujours aimé comme un petit frère même si j'étais plus âgé qu'elle.*Ça confirme qu'il ment; si sa sœur soigne des gens, c'est qu'il vient d'un village, et le plus rapproché est à plus d'une semaine de marche, et si sa sœur était guérisseuse, pourquoi était-ce sa mère qui l'envoyait chercher des plantes? En plus, si son père était agriculteur, pourquoi ne lui avait-il pas fourni de provisions ni même de sac pour transporter ses plantes? En plus, il a une bourse! Normalement, il aurait surement pu s’acheter les herbes à Capital. Il y a trop d’erreurs et de paradoxes dans son histoire pour qu’elle soit vraie. Ce doivent être mes plantes, mais pourquoi me les aurait-il volées?*
Il releva les yeux de sa besace où il avait remarqué l’absence de la plupart de ses plantes et vit que l’inconnu avait changé de position. Il s’était un peu penché, pour déplacer son centre de gravité, et avait fléchi les genoux. Il était donc en position de fuite, près à bondir. Aisu comprit que si le voleur, puisque s’en était un, voulait s’enfuir, il ne pourrait pas l’en empêcher. Puis il remarqua l’épaisse couche de neige qui faisait ployer la branche d’un chêne, juste au-dessus d’eux. Cela lui fit penser à l’un de jeux d’enfance, et il en profita.
-Attention! Cria-t-il en plongeant sur l’autre après avoir composé sur son visage un masque de surprise.
Le cri déclencha une mini-avalanche là où étaient précédemment le voleur et l’herboriste. Aisu se releva, puis pris l’autre par la taille pour le relever, accrochant au passage les tiges qui dépassaient de ses poches et qui disparurent dans sa sacoche.
-Est-ce que ça va? Puis il remarqua dans quoi sa tête était tombée.
-Tu demanderas à ta mère ou ta sœur de te mettre des feuilles à rainures vertes foncées dans les mains et le cou pour diminuer les démangeaisons! Et d’ailleurs, c’est quoi ton nom?
Il se retourna pour reprendre sa couverture au pied du pin, puis la secoua pour enlever le surplus de neige.

*Il me prends pour un imbécile ? Croit-il être subtil en me fouillant dans les poches pendant qu'il me relève. Ma bourse est toujours là, c'est tout ce qui compte. De toute façon, j'en ai rien à faire de ces feuilles...*

Je fis semblant d'être encore sonné pour ne pas avoir à répondre à sa question. J'imitai un bâillement très convaincant. Il se retourna pour secouer sa couverture. Je regardai furtivement autour de moi. La besace du petit était à terre. Mais j'avais pu voir qu'il avait de très bons réflexes. Je n'aurai pas le temps de la prendre puis me sauver. Tant pis pour la besace. Je regardai en l'air tout en me grattant les mains. L'averse avait cessé. Je pris de la neige par terre pour refroidir mes mains qui devenaient diablement chaudes.

-Alors, c'est quoi ton nom ?, me redemanda le petit qui finissait d'étendre sa couverture par terre.

*C'est maintenant ou jamais.*

Je pris mon élan fit deux enjambées puis sautai par dessus le petit ruisseau. Je continuai ma course me faufilant à travers les branches au diable la subtilité. Je jetai un coup d'oeil derrière moi : le petit ramassais sa couverture et sa besace. Me poursuivra-t-il ? Ou me laissera-t-il filer, après tout, il a repris une partie des plantes que je lui avais volé...

*Pratique cette troisième poche que maman m'a cousue. Je regrette presque sa mort...*

Je n'étais pas en contrôle du tout. Ça deviens une habitude. Chaque fois que je tente de bluffer, de mentir, ça se retourne contre moi. Me voilà donc, perdu. Je résume : ça fait deux jours que je n'ai pas mangé. J'ai l'impression que mon estomac se mange lui même, tellement ça fait mal. J'ai bu l'eau à un ruisseau et m'en suit mit sur les mains et les bras. Je suis plein de rougeurs sur les bras et le torse. Mes mains me grattent énormément et quelques cloche d'eau commencent à pousser. Ma figure est horrible. Et je suis perdu.

*Il faut toujours aller dans la même direction, comme ça on sortira bien de la forêt...*

L'ennui, c'est que j'ai l'impression de changer de direction tout seul tellement la tête me tourne. Les arbres ont des feuilles allant du vert au bleu. Je devrais me reposer, ça fait deux jours que je n'ai pas dormi. Mais l'idée de me reposer dans cette forêt n'est guère charmante...

*J'aurai l'or de ce petit blond. Non c'est vrai...*

Un sourire fatigué est venu à ma bouche à cette pensée. Ça faisait des jours que ces muscles n'avaient pas bougé...

*J'ai déjà l'or de ce sale blond. Je l'ai eu. Il se croit fort, mais je suis le plus rusé. J'aurais tout de même garder quelques racines à grignoter, moi...*

La neige avait mouillé tout mes vêtements. Je tremblais de froid. Mes lèvres doivent être bleues...

*L'or vaut-il se prix ? Si je meurs de froid dans cette forêt, est-ce qu'une quinzaine de piécettes vont me consoler...*

Je sortis les pièces de ma bourse. Elles étaient froides.

Elles se nourissaient de ma chaleur...

[HRP] Fin du topic, je vais continuer ma ballade dans les bois sur un autre ;-)

Merci aisu, c'était un beau RP... [/HRP]