Un matin frais à la taverne ( Ouvert à tous ^^)

Kanil poussa lentement le battant de la porte de la taverne. Il risqua un oeil à l'intérieur et, considérant la température de la pièce, y entra. Le jeune homme était frigorifié. Après avoir passé plusieurs mois dans la nature, à chercher sa voie et à être perdu au fond de soi, Kanil était arrivé en vue de la grande et belle capitale de Mystros. Il ne savait pas vraiment qui ni quoi, mais une certaine force l'avait poussé à se rendre dans cette ville dans laquelle il n'était jamais allé. En quittant son royaume d'enfance où il avait passé toute sa vie, Kanil s'était trouvé un peu dépaysé. Les routes qu'il avait alors entrepris n'avaient été que celles qu'il empruntait avec son père, non, avec Alfred, pour se rendre au village lors de la vente des surplus de récolte. Ces temps paraissaient si lointain...Pourtant, au dernier automne, il s'était rendu à la foire du village avec son père adoptif, et y avait vendu pour un bénéfice record! C'était après que...que tout s'était compliqué. D'abord Lisa, qui présentait tant de signes de fatigue...puis Alfred qui l'avait rejoint dans son lit de mort. Et finalement, celui qu'il avait appelé Lanik, lui-même. Il était dégoûté de se l'avouer, mais c'était bien vrai. Celui qu'il était une fois le soleil couché c'était...un monstre certes, mais c'était également...lui. Il n'arrivait pas à comprendre que ce pouvait être lui, Kanil DeTrotoite. Il ne se rappelait même pas avoir essayé une seule fois de se contrôler...c'était comme si...comme si on prenait possession de son corps et qu'il n'y opposait aucune résistance. mais..comme à chaque problème, il y avait trouvé une solution. Il baissa les yeux sur ses poignets meurtris. Les marques de cordes profondément enfoncées dans sa peau laissaient des rougeurs sans compromis. Il était évidemment que soit il s'était fait faire du mal, ou bien il était..auto-mutilateur. Kanil se rappelait ces nuits où il s'éveillait et où il était emprisonnés par lui-même...Toute cette force déchaînée afin de se combattre lui-même...

Chassant toutes ces pensées de sa tête, Kanil rabaissa les manches de son chandail d'un noir profond et ré-enfila ses gants de laine, comme pour se prouver qu'il n'y pensait plus. Il alla s'asseoir à une table où une faible lueur de chandelle était sur le point de mourir. Kanil releva son col pour se réchauffer et croisa les bras sur la table. Il soupira, en regardant la fenêtre qui donnait sur l'arrière-ruelle de la taverne. Le vent soufflait toujours à l'extérieur, comme un monstre d'air qui s'attaque sans cesse aux passants, en leur fouettant le visage de ses lames froides. Quelques ivrognes endormis sommeillaient toujours sur leur table, devant leur dernière chope vide. Personne ou presque ne semblait pour ainsi dire '' vivant '' dans la taverne. Mis à part le tavernier, qui nettoyait quelques verres en baîllant. Lui-même fatigué, il posa la tête sur ses deux bras croisés et partit dans son figisme.

William Henry De Robespierre avait observé le nouveau venu avec beaucoup de discernement. Depuis que le "Mars" avait flambé dans un étincelant incendie, il avait dû trouver un refuge digne de lui. Ce jardin de paix, ce havre de bonheur, il l'avait trouvé ici. Là, à l'abri des vents violents qui balayaient les rues sinistres de la capitale. Au dehors, il pleuvait, les quelques âmes qui peinaient à contenir le monstrueux vent finissaient tout de même trempée. À l'extérieur, on se hâtait pour quitter les endroits à découvert. Le tonnerre tonitruant s'abattait de toutes ses forces sur la population. Les gens terminaient leurs emplettes en vitesse, ils prenaient litéralement leurs jambes à leur coup dans le but de fuir la mauvaise température. De l'autre côté de ces murs, la rage de la nature faisait savoir à ses occupants qu'elle n'était pas heureuse. Certes, la situation n'était pas des plus formidables, l'on avait souvent vu mieux. Néanmoins, dans le confort de l'établissement, le maréchal savourait son verre de saké avec contentement. Alors qu'il se retournait, le Demi-Elf vit tout de suite que quelque chose clochait. Il regarda devant lui, se gratta le menton, les yeux, tourna la tête quelques fois, c'était encore devant lui. Il décida d'avaler une autre gorgé de son alcool de riz dans l'espoir de voir l'anomalie se dissiper. Il réorienta encore son regard devant lui. Le pépin n'avait pas bougé, il était bel et bien réel. La chose n'était pas pour faire plaisir à William Henry. Ses cheveux noirs de jais auraient pu être hérissés tellement la mine préoccupé qu'arborait l'inconnu qui avait pris place à sa table lui faisait compétition. En effet, le soldat de métier faisait face à un désagremment de taille et ce n'était pas pour lui faire plaisir. Il esquissa donc une mine révoltée dans l'espoir que l'intrus fiche le camp. Pas moyen, celui-ci ne semblait même pas se douter de son existence à lui. De Robespierre soupira de désespoir et s'obligea donc à engager une conversation avec l'inconnu.

-Mes respects... voyageur ? Tu viens de prendre place à la table du maréchal de la 3e division d'infanterie de la capitale et tu ne daignes même pas m'adresser quelques hommages ? Voilà qui est très contrariant. Heureusement pour toi, je ne suis pas un être si pénible. J'excuse bien ton comportement pour la peine. Tu es, à ton apparence, un étranger. Soit, nous sommes dans une taverne, l'alcool est bon, du moins, le mien est excellent et tu es là. Allez, raconte-moi une histoire, parle-moi de toi, William Henry De Robespierre exige à tout le moins ce minuscule dédommagement.

Termina le maréchal de division avec un sourire en coin. Il n'était pas un homme bien méchant. À vrai dire, il se considérait plutôt comme un altruiste et une personne compatissante. La taverne était d'un calme absolu et après sa journée à entraîner les forces de sa division, le Demi-Elf avait un besoin primaire, le divertissement. Il lui tardait d'entendre une histoire parlant de contrées lointaines, mettant en vedette des personnages inconnus et allant peut-être même jusqu'à lui faire verser quelques larmes. Certes, on reconnaissant là un trait de caractère égocentrique de la part du commandant qu'il était, mais il faut bien posséder quelques défauts. La vérité, De Robespierre était d'une curiosité sans borne qu'il modérait à pein. En tant qu'érudit, il se faisait un devoir de prendre des nouvelles du monde extérieur à chaque fois qu'il en avait l'occasion. Le poste qu'on lui avait enfin attribué ayant réduit ses vacances, il ne pouvait plus se permettre de voyager trop loin. Le soldat se redressa sur le dossier de sa chaise et attendit la réponse de l'inconnu.

Kanil n'avait presque pas remarqué l'arrivée de l'homme, trop préoccupé par...son rien primordial. Il en fesait que fixer devant lui, comme s'il dormait les yeux ouverts. Il ne pouvait pas se dire perdu dans ses pensées car, des pensées, il n'en avait pas. Ou plutôt, il ne préfèrait pas en avoir, car il savait que cela le mènerait à une parfaite torture mentale. Mais voilà, l'homme était bien assit devant lui, avec sa chope de boisson qui sentait bon l'alcool. S'il n'avait pas dit un mot, il aurait été probable qu'il ne l'ait remarqué. Il commença d'abord par faire comme si de rien n'était, puis il se mis à se tortiller un peu partout. Cela aurait pu amuser Kanil, mais, dû été les circonstance, cela ne lui effleura même pas un sourire en coin. Finalement, l'homme posa son regard sur lui. Ne le regardant même pas, Knail ne put remarquer la mimique révolté qui lui envoya. Enfin, il n'était dépressif ou malade mental, seulement fatigué et blasé de la vie qu'ila vait mené depuis quelques mois. Ses jambes, frêles et minces, ne semblait en aucun cas avoir endurcis du voyage. Pourtant il avait traversé milles et une contrée avant d'aboutir à Mystros. D'ailleurs, si un voyageur ne le lui avait pas indiqué, il n'aurait même pas su quel était le nom de la grande capitale. Son statut quant à lui était...assez explicite. L'on avait qu'à jeter un frêle regard et l'on était fixé. La splendeur des édifices de la ville étaient tels que même un enfant aurait pu savoir que la ville était importante. Mais voilà, il était là et l'homme devant lui daigna finalement lui adresser la parole. À ses mots, Kanil leva vers lui les yeux d'un regard fatigué. Il manqua le début de sa phrase, mais comprit vite que la raison de son verbiage était qu'il était assis à un mauvais endroit. Ne sachant pas vraiment quoi répondre, il se tut pour commencer. Comment pouvait-il savoir qu'il était assis à la place du maréchal de l'infanterie de...Il était perdu rien qu'à l'entendre voilà! Commetn aurait-il pu savoir, il ignorait jusqu'à hier le nom même de la ville, heum, capitale, dans laquelle il était. Il n'y avait pas de nom sur la table qui indiquait une quelconque place réservé à un infanteur du maréchal...Et de toute manière, il n'aurait pu la lire, étant analphabète. Finalement il ouvrit la bouche et, d'une voix faible dit :

- Mes respect, Maréchal. Pardon pour votre siège, je l'ignorais.

Puis ce fut tout. Il ne se sentait pas vraiment apte à se livrer à cet étranger, qu'il soit maréchal ou éboueur, ses soucis n'étaient pas à discuter. Se les remémorer encore et encore lui serait trop douloureux. Mais on racontait que parfois se livrer à quelqu'un était un bon moyen de se libérer de nos soucis. Mais il ne pensait pas que son histoire intéresserait un étranger qui se révolte que l'on ait pris sa place dans une taverne bénigne. Son histoire était probablement trsite, et amorphe de toute excitation. Mais si c'était ce qu'il voulait et bien...il parlerait.

- Je ne suis pas certain que mon histoire vous intéresse et...je n'ai jamais beaucoup de talents en tant que conteur...

Quelque peu dérouté par le fait de s'exprimer envers un inconnu, Knail amrqua une pause afinde rassembler ses idées dans sa tête et poursuivit :

- Je viens d'un petit village de fermier, dans les Royaume de Gerdas. Je vivais avec mon....avec Alfred et Lisa mes...tuteurs. Nous vivions de nos récoltes et la vie était bonne. Je n'avais aucun frères ni soeurs, mais cela ne m'empêchait pas d'être heureux comme un Roi. Nous avions tous les soirs une soupe chaude et un bon pain dans nos assiettes et n'avions pas à nous plaindre du froid...Puis un bon jour, comme vous le savez peut-être, la maladie et son lot de tristessse et de désespoir arrivèrent dans nos nobles contrées. Au bout de quelques mois, Alfred et Lisa contractèrent la maladie. Je m'en occupai de mieux que je pus, leur apportant milles et un soins. Mais l'hiver fut dur dans la région et, avec son torrent de neige, emporta Lisa. Au frais printemps qui suivit, Alfred alla rejoindre sa bien-aimée dans le royaume des morts. Alors je me retrouvai seul. Seul sans..personne. Puis...n'ayant nul part où aller je...

Il marqua une autre pause, se remémorant les cruels souvenirs qui avaient marqués la nuit qui avait suivi la mort d'Alfred...Les chassant, il sauta cette étape de l'histoire et poursuivit.

- Je partai pour un long voyage qui dura plusieurs mois...J'ai traversé de grandes contrées que je n'avais jamais vues pour finalement aboutir ici, à la grande capitale de Mystros, hier.

William Henry De Robespierre avait demandé un second verre de saké au tenancier. L'établissement était vraiment ennuyeux. Au fond, le Demi-Elf était très heureux de la petite bourde commise par le dénommé Kanil. Confortablement assis sur sa chaise, le maréchal de division, serein et calme, savourait le délicieux liquide parfumé. L'alcool de riz descendait doucement le long de sa gorge, son gosier se réchauffait tranquillement, il pouvait profiter pleinement de tout ce qui l'entourrait. Devant lui, un homme que la vie semblait avoir abandonné. Certes, la situation du jeune homme semblait pathétique, mais il n'était pas si mal foutu, c'était tout à son avantage. Il avait la mine déconfite et l'assurance brisée. Vraiment, ce n'était pas beau à voir. De Robespierre ordonna deux tasse de thé vert au jasmin. Il avait le regard fixé sur celui qui s'était visiblement assis à sa table par inadvertance. Enfin, celui-ci entamma son récit. Il le fit avec attention, ce n'était pas très éloquent, il n'y avait pas de détails croustillants, tout ce qu'il entendait se résumait à une histoire chavirante et emplie de tristesse. Le maréchal s'en voulut d'avoir forcé autant d'indiscrétion de la part de son vis-à-vis. Il décida donc d'arranger les choses à sa façon...

-Dites-moi, savez-vous vous battre ? Laissez faire, tous peuvent se battre. Prenez ce bâton. Voilà, tenez-le fermement. Allez, n'ayez pas peur. Excellent, vous vous en tirez bien. Maintenant, tentez de me frappez. Pas d'hésitation ? Parfait, voilà qui est fort convenable. Avez-vous déjà combattu dans les forces armées ? À voir votre mine, j'en déduis que non. Que diriez-vous de rejoindre ma 3e division d'infanterie ? Vous n'avez nul part où vous logez. Dans mon régiment, vous pourrez profiter des baraquements, de la nourriture et d'une solde appréciable. Je sais que pour l'instant, ceci ne vous inspire pas vraiment, mais sachez que c'est une option viable. Pour la peine, parlez-moi encore un peu de vous et peut-être daignerai-je vous parler de ma personne ?

Termina le Demi-Elf sur un ton chaleureux. Il reprit place à la table et savoura maintenant le thé. Ah, il manquait le sucre et le lait, mais bon... on ne pouvait tout avoir dans la vie. Il fallait palier avec les difficultés d'approvisionnement en denrées rares que connaissait la capitale dû à l'action des 23. Les 23, un jour, William Henry s'en occuperait bien. Pour l'instant, il lui tardait de se faire le plus de contact possible et de grossir les rangs de sa division. Le nouvel arrivant avait un potentiel insoupçonné qu'il aimerait bien mettre à profit. Si seulement cette personne détenait plus de confiance en elle-même. Heureusement, sa formation lui avait inculqué que l'assurance est une vertue que l'on peut encourager chez n'importe qui, peu importe les efforts déploués. Au final, l'homme reprenait toujours le droit chemin. Le soldat plaça alors ses yeux perçant dans ceux de Kanil et attendit que celui-ci réagisse.

(Sujet à ton approbation pour les gestes indirects que je t'ai fait faire. )

Xhylazh marchait lentement dans les rues bien éclairé du Royaume de Mystros. Son récent passage dans la forêt l’avait mené dans ce coin paisible, il avait besoin de repos, il avait besoin de médité à la situation actuel. Le temps à l’extérieur était froid et humide laissant place à un vent violent, sa toge bien accroché à lui battait désormais au vent qui venait de ce levé, il s’avait équipé de ces gants noir vif dissimulant ainsi ces griffes pointus. Sa capuche cachait son visage qui faisait fuir les paysans de ce Royaume, il n’était pas habitué d’apercevoir un demi-démon dans ce coin pacifique. Il avait aperçus une taverne non loin de lui. La brumes des démons c’était dissipé, ces fidèles l’attendait dans un lieu plus sombres, un lieu plus lugubres digne de ça race, il n’aimait pas s’aventuré inutilement dans ce coin perdu, c’étais réciproque pour Xhylazh mais lui il avait besoin de repos et ces pas l’avait mené en direction de cette taverne.

* Allons rencontrer ces pauvres gens, l’amusement est toujours bien reçus*

Lorsqu’il mit pied dans la taverne, il examina rapidement les lieux comme à son habitude, détaillant les moindres gestes des clients habituelle et même leur façons de bouger, d’agir. Ça pouvait toujours être utile pensait t’il. Son regard perçant ce tourna en direction du Maréchal et d’un homme qui ressemblait à un pauvre, c’était Kanil celui qui avait probablement de la misère à porté une épée.

*J’ai ma cible, il me reste juste à la mettre à profit, s’amuser un peu après cette si longue marche, c’est reposant.*

Il s’avança d’un pas lent et gracieux en direction des deux hommes, sa toge longeait sa silhouette parfaitement, sans même dire un mot il s’invita à la table des deux êtres, venant prendre entre ces mains le verre du Maréchal, examinant l’alcool rapidement avant de le repousser vers celui-ci.

*L’alcool est un vice et un grand signe de faiblesse, ce demi-elfe ou même cette humain on besoin de ce soulager avec cette boissons, qu’elle manque de confiance et d’assurance*

Il venait de retirer ces gants noir, ces griffes pointu était pointé en direction de la table, sa capuche recouvrant son visage suivit le mouvement. On pouvait désormais apercevoir son visage rougeâtre, sa dague marquée au fer était maintenant visible. Il restait silencieux, il avait l'air sûr de lui et il savait ce qu'il faisait, il écoutait attentivement la conversation des deux hommes avec un sourire prétentieux, ces nombreuses dents pointue était en direction du sol.

*Amusons nous*

Kanil ne savait que faire. Maintenant qu’il venait de s’ouvrir à cet étranger, il gardait silence. Il ne savait pas quoi dire pour meubler ce silence. Serait-il possible que l’homme ait entendu parler des péripéties de Linak jusqu’ici? Et qu’en ce moment même il y mijote dans son mutisme? Kanil s’en inquiétait lorsqu’il secoua la tête. Non, c’était impossible. Il avait traversé tant de landes et de royaumes que la nouvelle n’aurait pu se répandre aussi rapidement d’un coin à l’autre d’un si grand territoire. Alors qu’il méditait ces pensées apaisantes, l’inconnu prit la parole. S’il savait se battre? Quelle question! Bien sûr qu’il savait se battre! Il allait répondre cela lorsqu’il se rappela à l’ordre. IL ne savait pas se battre, LINAK savait se battre. Et la seule et unique fois où il en avait fait preuve, il s’en était voulu à mort. Non, il ne savait pas se battre. Il allait répondre cela, lorsque le maréchal continua. Il lui tendit un bâton que Kanil prit, par obligation plus que par réelle volonté. Puis il lui demanda de le frapper. Qu...hein? Ça doit être une tradition de la place, se dit Kanil. Alors il brandit el bout de bois devenu arme dans ses mains vers le visage de l’homme, qui l’évita souplement, dans une danse de réflexe et de force. Impressionné, Kanil commença pour rabaisser son bâton, se sentant largement inférieur face au guerrier expérimenté qu’était le maréchal. Puis il le félicita! Pourtant il n’avait pas fait grand-chose, il avait balancé ce bout de bois au bout de ses bras, voilà tout. Une gamine de six ans aurait pu faire mieux. Mais, apparemment, il n’était pas au bout de ses surprises car l’homme l’invita à faire parti de son régiment! Kanil y pensa : l’offre était intéressante, lui qui ne connaissait pas la ville et qui n’avait nulle part où aller…cela serait pour lui un bel avenir…guerrier. Puis, il y repensa. Non, c’était hors de question. Il n’était pas un guerrier, il était un fermier. Et la guerre et la mort l’avait toujours dégoûté. Non, il ne serait jamais une machine de guerre, pas plus qu’un pion à la solde d’un chef.

Parler davantage? Non, il ne s’en sentait pas la force, ni le goût d’ailleurs. Justement, un étrange homme capuchonné venait d’entrer dans la taverne. Le genre qu’on préfère éviter dans la rue lorsqu’on le voit au loin. Aussi, Kanil espéra qu’il ne vint pas s’asseoir à leur table. Malheureusement pour lui, il était probable que la chance ne fut pas de son côté ce jour-là, puisque l’inconnu, après avoir balayé de son regard obscur la salle, se dirigea droit vers leur table. Sans dire un mot, il prit une chaise et s’assit. Il déposa des mains gantées sur la table de bois, toujours aussi silencieux. Kanil regarda autour de lui, personne ne semblait avoir remarqué l’homme, tous continuait de bavarder fort en buvant. Lorsqu’il se retourna, l’homme avait enlevé ses gants et une rangée de griffes acérées remplaçait maintenant les gants de velours noir qui s’était tenu là il y a quelques secondes. Kanil analysa l’étranger, du moins, de ce qu’il pouvait analyser. Mis appart ses griffes, il ne pouvait distinguer autre chose que son haleine fétide et nauséabonde. Il quêta le visage du maréchal, mais celui-ci semblait concentré sur l’inconnu lui aussi. Kanil se racla donc la gorge et dit :

- Huhum, on…peut vous aider?

Le Maréchal de division avait bien vu que le voyageur était mal à l'aise avec sa demande. Celui-ci la déclina d'ailleurs fort gentiment. Certes, William savait qu'il ne pourrait pas compter maintenant sur cette nouvelle lame. Néanmoins, il fut surpris de voir que le dénommé Kanil ne croyait pas avoir beaucoup d'expérience dans la matière du combat. Pourtant, les réflexes de son être entier le mettait à nu devant les yeux du soldat. Voilà déjà quarante années que De Robespierre parcourrait le monde avec sa 3e division d'infanterie. Au cours de toutes ces années, le Demi-Elf avait su admirer de nombreux combat, il avait entraîner de nombreux hommes, mais surtout, il en avait recruter il nombre incalculable. Dans les gestes de Kanil, il y avait une grande dextérité, la chose était en effet insoupçonnée si l'on ne regardait pas l'étranger de plus près. Lorsque William Henry lui avait donné le bâton, il constata tout de suite la prise instinctive d'une position de combat agressive. Il fut également étonné de voir les muscles des bras tendus et l'inconscient analytique de son adversaire se mettre à fonctionne à plein régime. La vérité, c'est que l'on ne peut pas cacher le fait que vous êtes un guerrier. Que vous soyez le meilleur des comédiens n'y change rien, vos réflexes vous trahissent toujours. Bon, le soldat de métier ronchonna un peu lorsque le nouveau venu à Mystros déclina son offre. Cependant, il sentait que quelque chose le liait à l'inconnu, il savait même pertinemment qu'il le reverrait, et ce, pas nécessairement en tant qu'ennemi. L'homme le plus influent de la division se promena alors en faisant les cents pas devant Kanil et se rassit.

-Soit, vous êtes suffisamment âgé pour prendre vos décisions vous-même. Je ne vous forcerai donc pas la main. Vous ne désirez pas mettre votre lame au service de Mystros, c'est votre choix et il est légitime. Je regrette de ne pouvoir vous avoir comme frère d'arme, mais sachez que ma porte est toujours ouverte. Pour l'heure, inconnu, vous me semblez perdu et sans grand moyen. J'ai pour ma part une chance inouïe: je suis un homme heureux et ambitieux à qui la vie semble sourrire. Ces temps-ci, je réside dans les quartier de ma division d'infanterie, je n'ai pas le tant de rentrer à la maison; je croule sur toute la paperasse militaire. Que l'on maudisse cette bureaucratie ! Ainsi, mon petit chez-moi n'ait pas occupé, je me fais ainsi le devoir de vous offrir le gite, et ce, sans le sous. Évidemment que vous pourriez être un voleur, mais je ne m'en soucie guère, ma résidence est à trois coins de rue de ma division dans un quartier marchand isolé où l'on ne peut sortir que par des entrées surveillées. Enfin, prenez cette opportunité unique. Mon garde-manger est plein et les gens sont amicaux dans le quartier. Peut-être pourrez-vous même vous trouvez un emploi décent ?

Termina le Maréchal de division en apposant la main sur l'épaule de Kanil. Cependant, il n'entendit pas sa réponse tout de suite puisqu'un étranger vint prendre place à leur table. Il enleva ses gants pour dévoiler des griffes hideuses et à vous glacer le sang. William Henry posa instinctivement une main sur son sabre, prêt à le dégainer si le pire arrivait. Kanil avait demandé que faisait l'étranger, le Maréchal décida d'attendre sa réponse avant d'engager un combat inutile.

*Les malices de dame nature s'acharnait toujours impitoyablement sur la cité.. Rares sont les fois ou le Royaume était victime de telles précipitations... Les quelques individus assez courageux pour sortir a l'extérieur regrettaient ardement leur courage. Cependant, un homme, vêtu de son long manteau sombre, marchait tranquillement, sans presse, en direction du bâtiment ou il avait l'habitude de séjourner... Un endroit paisible, un endroit ou il pourrait réfléchir simplement a des questions que personne ne se posent. Effectivement, cet homme adorait déchiffrer les mystères de la vie. On ne saurait réellement pourquoi, mais il en est ainsi.. Peut être un songe plus approfondi pourrait nous informer davantage, mais cela serait innutile. Simplement par la manière dont il s'avancait, vous pourriez décernez un grand calme en cet individu.. Pour marcher tranquillement en de telles conditions, il en est évident cependant que quelque chose ne tourne pas rond dans son âme... Son regard, ses yeux, reflètent le vide, le néant... On ne saurait décernez quelconque émotions dans ceux-ci... Son chemin arrivait a son apogée, n'étant qu'a quelques mètres de sa destination. Ses pas lourds s'attardait a arriver vers la Taverne, il pressa donc sa marche, étant ennuyer par les flots qui s'abattait sur lui...

Il arriva dans le portail et se réfugia un bref instant sous la petite toiture en s'appuyant tranquillement sur la structure du bâtiment... Il sembla chercher dans sa poche un objet particulier, mais en vain... Il poussa entre ses lèvres un soupir exaspéré, penchant la tête afin de mieu voir se qu'il faisait. Celui-ci sortait enfin une longue cigarette de son manteau, levant le bras vers la lanterne qui peinait a rester en place, allumant du même fait se qu'il tenait entre son index et son majeur... Il l'installa entre ses lèvres, en prenant une bonne bouffée, l'expirant brièvement dans une visible satisfaction... Rares sont les fois ou vous ne verrez point cet individu avec ce petit bâtonnet dans la bouche. Son regard sondait le paysage grisant qui s'affichait devant ses yeux invertes d'émotions. Ses cheveux ainsi que sa cape virvoltait par la force du vent, mais lui, ne bronchait pas, prenant quelques bouffés de cigarettes. D'un petit mouvement de ses doigts, il se débarassa de son petit bonheur, ouvrant doucement la porte de la Taverne. Il lutta quelques instants pour essayer de refermer celle-ci, le vent puissant ayant a l'encontre de son désir.. Il amena sa main dans sa chevelure, tout en faisant circuler son regard à travers le bâtiment. Il observa tour à tour les trois individus, avant de se rendre a sa place habituel, tout près de la fenêtre... Le comportement hostiles de certains le portaient a s'éloigner, ne cherchant guère d'ennuis en cette matinée pluvieuse... Le temps le désespérait déjà suffisament. Cependant, il remarqua la présence du Maréchal de la 3ème Division, l'ayant aperçu auparavant dans les murailles de la Cité. D'un bref signe de tête, il lui dicta quelques paroles..*

- Mes Respects, Maréchal.. *Lanca-t-il sur un ton respectueux, ayant visiblement coutume d'être noble dans ses manières..* Drôle de temps, n'est-ce pas??

*Ne rajoutant guère une autre parole, il agita la main afin de faire savoir au serveur qu'il désirait commander quelque chose à boire... Chaque fois qu'il venait en ces lieux, son rafraichissement de prédilection était le whisky... Certes un peu ivrogne, mais chaque homme ont leurs petits malices après tout. Son regard brousailleux termina sa route sur le vitrail qui était a son flanc, lançant quelques coup d'oeils a l'extérieur, observant le climat se déchaîné contre la civilisation...*

Homer déambulait dans les rues de la Capitale lorsque la colère de Dame Nature se déchaîna sur la cité. C'était un vrai déluge, croyez moi, il y avait de fortes bourrasques accompagnées de précipitations; en moins de cinq petites minutes on était trempé de la tête aux pieds. C'était le cas pour le nain, il avait ses longs cheveux roux collés sur ses joues, c'est très désagréable et même son caleçon était humide, croyez le ou non! Bref, il pouvait bien marcher vite ou marcher lent, cela n'arrangerait pas son sort, il resterait toujours aussi mouillé, donc il opta pour la marche lente et puis, c'était tellement gratifiant de voir tous ses gens courir sous la pluie avec leurs manteaux sur la tête! Il venait de sortir d'une taverne il y a bientôt une petite heure, mais déjà le nain voulait rechercher une nouvelle fois cette sensation de chaleur de son gosier si délicate. L'alcool est l'une des meilleures inventions au monde, une invention faite par des nains, ça il fallait le préciser. Non loin de là où Homer se promenait avait l'une de ces tavernes plutôt cossus, c'était le terme qu'il utilisait, mais en faite on retrouvait de tous les gens sauf les malfrats, donc ce n'était pas réellement une taverne! Néanmoins, cela devait faire quelques lustres que Thaléran a dégusté une bière de riche comme il disait si bien. Il traversa l'avenue parsemée de flaques d'eau de ses bottes bouetteuses et spongieuses pour accèder à l'unique porte de l'édifice, porte difficile à ouvrir avec tout ce vent. À l'intérieur, c'était assez propre comme endroit, jusqu'à temps qu'il n'arrive, déjà le plancher était sale avec ses traces de bottes, et son manteau dégoulinant partout. Il prit sa barbe et la torda, un long filet d'eau prenant place sur le parquet fut le résultat. Bon, vous diriez qu'il n'a pas de bonnes manières, qu'il est sale, mais c'est un nain, on ne peut pas l'empêcher d'être ce qu'il est. Bref, il y avait beaucoup de gens dans la taverne, sûrement dû à cause du mauvais temps, parmis tous ces gens, il y avait LA table bondée qui semblait très intéressante à s'incruster. Oui, vous savez de laquelle je parle, c'est bien celle du maréchal, du fermier et du démon.

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